Pour cette 3ieme journée avec le Tarot de Marseille, je vous propose une méditation autour d’un nouvel arcane majeur.
Quelques mots sur le tarot : On ne connait pas très bien l’origine du Tarot. Les 1er jeux dont il nous reste encore des traces datent des années 1400. Ils venaient d’Italie. Venaient-ils de plus loin d’Egypte ou d’Asie comme certains l’affirment ? on ne sait pas bien. Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas un seul auteur. Ce qui fait l’unicité de ce jeu. Plusieurs personnes au fils du temps ont participé à sa création, des érudits pour mettre à la portée de ce qui ne savaient pas lire, un livre. Ainsi, il n’est pas le reflet d’un seul auteur comme on peut le voir avec les Oracles, par exemple, mais il porte en lui, l’énergie de plusieurs. Ceux qui l’ont imaginé, ceux qui l’ont dessiné, ceux qui l’ont recopié, ceux qui l’ont imprimé.
Pour cette méditation avec la Papesse, il n’est pas utile d’avoir le tarot de Marseille prés de vous, laissez-vous simplement guider. Allez, parcourons ensemble, la grande roue de la vie.
Tourne ton regard à l’intérieur de toi et respires. Respire profondément en prenant 3 ou 4 grandes respirations et laisse la détente se répandre à l’intérieur de toi suivant le rythme de ta respiration. Respire dans les endroits de tension et imagine qu’à chaque inspiration tu relâches ces tensions et qu’à chaque expiration tu les évacues hors de toi. Respires et vois avec ton regard intérieur ce que la Papesse a à te montrer.
Le Bateleur, le Magicien, celui qui porte la graine du renouveau avance et rencontre la Papesse. Quelle drôle de nom et quelle drôle de carte. Ça n’existe même pas une Papesse ! et en plus elle prend toute la carte, voir même plus. Sa tiare dépasse la carte et va dans la case réservée au chiffre. La Papesse barre le chemin du Bateleur. Il ne peut pas la louper, elle est en plein milieu et le regarde. Je crois qu’elle a quelque chose d’important à lui dire.
La Papesse … en faisant des recherches, il y en a bien eut une de Papesse, au Moyen Age. Elle s’appelait Jean VIII l’Angélique et aurait occupé le trône pontifical de 855 à 858. Alors savoir si cela est vrai ou pas, ce n’est pas important, ce qui est sûr c’est qu’elle est sur le chemin du Bateleur.
C’est une femme d’expérience. Elle n’a pas de sceptre mais elle porte le voile blanc des femmes consacrées à l’église et la tiare dorée à 3 étages des papes. Elle porte une ample robe rouge et un manteau bleu la recouvre entièrement. Seules ses mains et son visage sont visibles. C’est une personne intérieurement active et qui montre à celui qui la rencontre un visage ouvert et bienveillant. Elle est sage, elle a vécu, elle sait ce qui attend celui qui se présente devant elle. Mais à quoi bon l’avertir, chacun a son chemin, chacun son expérience.
Elle est assise, elle a tout son temps. Comme si elle attendait. Bien qu’on ne distingue pas le siège sur lequel elle prend place, on devine des colonnes. Des colonnes sur lesquelles un voile c
ouleur chair est tendu. Elle cache quelque chose…
Elle tient un livre sur les genoux, mais elle ne le lit pas. Elle regarde celui qui vient. Est-ce le livre de la vie, celui qui contient toutes les sagesses, et les savoirs ? C’est peut-être cela qu’il faut apprendre avant de se lancer dans la vie. Apprendre à utiliser les outils que le Fou a mis à disposition du Bateleur. Apprendre par l’étude, profiter de l’expérience des autres. Mais on ne trouve pas tout dans les livres, le reste nous est caché derrière les voiles couleur chair de la Papesse. Il y a des choses que l’on n’apprend pas dans les livres, il faut les vivre avec notre chair, nos émotions et nos sentiments.
Sous les robes de la Papesse, on devine aussi qu’il y a le 4ieme pied qui manquait à la table du Bateleur, le savoir, les études, la formation comme support au projet de vie.
Mais on peut aussi tenir un livre. Un livre où l’on acte les grandes décisions, la naissance, le mariage, la mort, les séparations. La Papesse acte donc avec son livre. Elle acte la volonté du Bateleur d’avancer sur son chemin de vie, sa volonté de découvrir qui il est, et quelle est sa place. Cela doit être annoncé à voix haute et acté par l’action d’écrire. Ecrire tout cela dans un livre, l’engagement est scellé.
Le Bateleur dispose de la clé de son destin, s’il veut passer il doit la tourner. Mais où est la serrure, où est la porte ? Regarde bien, là oui, et oh sur une des bretelles jaunes de la robe de la Papesse, il y a une serrure. C’est certain si le Bateleur accepte de tourner la clé, il pourra avancer sur son chemin, mais il peut aussi rester dans le monde du savoir et ne jamais se confronter avec les autres. C’est lui qui décide. C’est sa splendeur.
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